Le Judo

Le judo a été créé au Japon, en 1882, par un jeune universitaire nommé Jigoro Kano (1860-1938). Kano voulait créer un mode d’éducation physique compatible avec le nouveau système de l’éducation publique japonais. Il a ainsi créé le judo en adaptant différents styles dérivés de l’ancien art japonais qu’est le jiu-jitsu. Le système créé par Kano repose sur deux principes fondamentaux: une efficacité maximale du mouvement / énergie et un bien-être mutuel. Il enseigne à maîtriser et non à blesser l’adversaire. Kano affirmait que «le judo est, en soi, une leçon de vie qui nous montre à éviter les pièges et les obstacles de la vie quotidienne.» Kokodan, l’école où il a enseigné à ses premiers élèves, existe toujours. Située à Tokyo, cette école est considérée comme le centre mondial du judo. Elle attire chaque année des milliers d’adeptes de tous les âges .

Le premier dojo (club ou école de judo) au Canada a ouvert ses portes à Vancouver en 1924. Judo Canada, l’organisme officiel de régie nationale du judo, a été constitué en société en 1956.  Aujourd’hui, environ 30 000 Canadiens pratiquent le judo dans environ 400 clubs partout au pays.

Le Judo s’appuie sur l’étude et la pratique d’un système d’attaque et de défense, issu de différents systèmes de combat traditionnels japonais (jiu-jitsu) qui privilégie les techniques de projection et de contrôle. Une pratique sincère et régulière, prolongée dans le temps, guidée par les principes essentiels du Judo et le respect de ses fondements, favorise l’accession à l’autonomie, à la maîtrise de soi, au respect des autres, à l’appréhension du réel. C’est la valeur éducative du Judo qui est transcrite par l’idéogramme DO (cheminement, voie, domaine d’approfondissement) du mot JU-DO.

La philosophie du Judo

La pratique de son activité devient un moyen de structurer sa personnalité, d’élaborer une philosophie particulière de la vie et d’acquérir les moyens de franchir les obstacles auxquels tout un chacun est confronté au cours de son existence.

Ses maximes directrices « minimum d’effort et maximum d’efficacité » ou encore « entraide et prospérité mutuelle » attestent bien du but recherché par un homme particulièrement sensible aux questions d’éducation. N’oublions pas que Jigoro Kano fut, entre autres, Secrétaire d’État à l’Éducation Nationale au Japon. La voie de la souplesse permet donc d’acquérir des dispositions physiques et psychologiques à comprendre, à s’engager, à respecter, à se responsabiliser.

Le Judo est aussi un moyen d’apprendre le respect vis-à-vis des partenaires, des lieux, des arbitres en assimilant les valeurs du « CODE MORAL ».
Le Judo permet également de valoriser les progrès (notamment à travers le passage des ceintures), de « cadrer » les enfants en marquant clairement les limites de ce qui est autorisé et de ce qui ne l’est pas.

Les fondements du Judo

La pratique du Judo nécessite un ensemble d’éléments essentiels et indissociables.

Le Dojo – C’est le lieu de la pratique. Espace d’étude et de travail, il isole les pratiquants de l’agitation extérieure pour favoriser la concentration et la vigilance, permet l’organisation de la séance de Judo. Au delà de sa simple existence physique, le Dojo est un lien mental et affectif qui unit les pratiquants.

Les règles de conduite – Le judoka accepte les règles explicites du Dojo : la ponctualité, la propreté, l’écoute, le contrôle de ses actes et de ses paroles. Il s’efforce d’en respecter les règles implicites : l’engagement et la constance dans l’effort, l’exigence personnelle.

La tenue – Le judogi blanc du judoka est sobre et résistant. Identique pour tous, il marque l’égalité devant l’effort et le travail, dans le processus permanent d’apprentissage.

Le professeur – Il est le garant du processus de progression dans lequel il est lui-même impliqué. Il guide l’apprentissage vers la maîtrise technique en s’appuyant sur les principes essentiels et les fondements du Judo. Le professeur est un exemple.

Le partenaire – Le Judo se pratique à deux partenaires. Le judoka tient compte de l’autre et s’adapte à la diversité de chacun. Il respecte l’esprit de l’exercice.

Le salut – Le salut est la marque formelle du respect du pratiquant pour le professeur, pour le partenaire, pour le lieu d’apprentissage, pour l’espace de combat. Il ouvre et il ferme chaque phase essentielle de la pratique.

La chute – Aucune projection de Judo n’est possible sans un judoka pour l’effectuer et un autre pour la subir. L’acceptation et la maîtrise de la chute sont nécessaires au judoka pour garantir son intégrité corporelle mais aussi ses progrès futurs. La chute est une épreuve mentale aussi bien que physique.

Les bases techniques – L’efficacité du judoka se construit sur l’apprentissage approfondi et la maîtrise progressive de postures, de déplacements, d’actions de création et d’accompagnement du déséquilibre du partenaire, de formes techniques fondamentales, de facteurs dynamiques d’exécution. Ce socle commun de connaissances et d’habileté permet à chacun d’élaborer par la suite sa propre expression du Judo.

Le randori – Le randori organise la rencontre de deux judoka dans une confrontation dont la victoire ou la défaite n’est pas l’enjeu. L’expérience répétée du randori permet l’acquisition du relâchement physique et de la disponibilité mentale dans le jeu d’opposition, la mise en application dynamique des techniques acquises, l’approfondissement de la perception dans l’échange avec le partenaire, la compréhension et la maîtrise des différents principes d’attaque et de défense. Il est pratiqué dans une perspective de progression.

Le shiai – Le shiai organise la rencontre entre deux judoka dont la victoire ou la défaite est l’enjeu. Il se pratique contre un partenaire habituel ou contre un judoka inconnu, en fonction de règles prédéfinies qui permettent de juger de celui qui l’emporte. Il n’est pas l’aboutissement de la pratique du judoka. La pratique répétée du shiai permet l’accession à la dimension tactique et psychologique du combat. Le shiai est une épreuve de vérité, un test mutuel d’ordre technique, physique et mental.

Le kata – Le kata est un procédé traditionnel de transmission des principes essentiels du Judo. Il consiste à mémoriser un ensemble de techniques fixé historiquement et à exécuter cet ensemble de façon précise en harmonie avec le partenaire. La forme bien maîtrisée doit permettre l’expression sincère du geste de combat, l’engagement total sur le plan mental et physique des exécutants. Outil de stabilité et de permanence, le kata est un lien entre tous les pratiquants d’aujourd’hui et ceux qui les ont précédé.

Le grade – Le grade est le symbole d’une progression globale du judoka sur le plan mental (shin), technique (gi) et physique (tai) dont la ceinture est la marque apparente. La ceinture noire manifeste l’accession à un premier niveau significatif dans cette progression. Le grade est aussi le symbole de l’unité des judoka, formés par un travail en commun, par des épreuves communes. Le judoka parvenu au niveau requis doit préparer et présenter l’examen de passage du grade suivant. Le grade est une reconnaissance et une responsabilité.

Une partie de ce texte provient de la charte du Judo, Fédération française de Judo